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Proposition de Session ESSHC, Valencia 2016 - Penser les dynamiques sociales. Les recompositions des structures sociales dans les campagnes européennes.-

MàJ : 03/09/2015

Penser les dynamiques sociales. Les recompositions des structures sociales dans les campagnes européennes.

La question de la mobilité sociale est depuis longtemps au cœur des préoccupations des historiens mais, telle qu’elle est généralement posée, elle nous renvoie à deux formes d’insatisfactions. D’une part, on peut se demander si elle conserve une pertinence en observant des sociétés rurales jugées a priori fondamentalement figées et dotées d’une faible flexibilité. Comment peut-on postuler des changements sociaux mesurables et significatifs dans un milieu ordinairement posé comme d’une grande sinon d’une totale stabilité ? Comment sortir des tableaux statiques qui décrivent une structure sociale à un moment donné et comment peut-on penser le changement social ? D’autre part, la mobilité ascendante et la mobilité descendante, telles qu’elles sont envisagées par les études intergénérationnelles ou intragénérationnelles qui font fi de cet immobilisme ne sont-elles pas le plus souvent individuelles ou familiales ? Comment penser que la structure de la société peut évoluer globalement c’est-à-dire que la composition de cette société peut changer par l’émergence de nouvelles catégories sociales, soit l’apparition et le développement de groupes sociaux plus pauvres ou plus aisés, soit encore par un enrichissement ou un appauvrissement général de l’ensemble du corps social ? On a en effet peu d’exemples de nouvelles couches sociales que l’on pourrait saisir au moment où elles surgissent hors des groupes jusque-là clairement identifiés. C’est précisément ces altérations de la structure sociale dans les campagnes européennes que nous nous proposons de repérer là où elles ont pu se produire. Il s’agit bien de soumettre à l’épreuve des faits, l’hypothèse commune d’une stabilité globale de la société rurale.

La question que nous nous posons est donc de savoir si une société, même traversée par des courants de faible ampleur, peut subir des déformations qui à la longue finissent par la modifier radicalement, en faisant émerger de nouvelles structures, avec des groupes qui se renforcent et d’autres qui s’affaiblissent, sur le double plan numérique et financier. L’objectif est d’analyser des processus, de découvrir des dynamiques sociales et de repérer des changements susceptibles de transformer la structure sociale dans le monde rural. Il ne s’agit pas ici de reprendre ce qui a été dit et redit sur les conditions dans lesquelles certains individus ou certaines fractions de la société parviennent à se hisser à un rang supérieur de l’échelle sociale ou sont condamnés à régresser dans la hiérarchie des groupes sociaux, mais, de manière plus globale, on voudrait mettre en lumière les glissements qui transforment ou non la composition de la société, sous les effets de l’évolution économique, démographique ou politique qui l’affectent. Ainsi  au-delà des parcours individuels et familiaux et des mouvements browniens qui peuvent agiter la société, notre intention est bien d’apprécier dans sa globalité l’évolution des configurations sociales.

Une attention particulière sera portée envers les reclassements qui peuvent s’opérer et qui sont susceptibles d’alimenter une classe moyenne à l’intérieur de la paysannerie, ou plus globalement à l’intérieur de la société rurale, à partir des itinéraires suivis par des éléments des classes supérieures ou des classes inférieures, en phase d’appauvrissement ou d’enrichissement relatifs. A l’inverse, on se penchera sur des processus d’éclatement de la structure sociale induits par des mécanismes de radicalisation et de polarisation vers les extrêmes, par prolétarisation ou ascension de certaines fractions de la société, et, dans le même temps, par évanouissement des catégories sociales intermédiaires. On s’efforcera de comparer la structure sociale issue de ces circulations à l’intérieur du corps social avec la structure initiale qui en constitue la matrice et d’apprécier le degré de flexibilité du social. On tentera de mesurer l’ampleur de ces transformations, de les historiciser et de retrouver les forces qui sont à l’œuvre pour assurer la déformation d’une structure que l’on pourrait penser immuable - et qui éventuellement pourrait l’être effectivement. Enfin, on s’emploiera à mettre en résonance des situations spécifiques dans des milieux distincts pour apprécier le degré de fluidité du social dans l’Europe pré-industrielle et dans l’Europe contemporaine.

Contact : gerard.beaur@ehess.fr

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